Les premières familles Seignette à Amsterdam (Pays-Bas)
En fouillant dans les archives à la recherche des traces des Seignette, on comprend très vite qu'à travers les siècles, l'histoire de cette famille a été mouvementée, aussi bien aux Pays-Bas qu'aux pays étrangers. C'est surtout la religion qui a marqué de son empreinte les heurs et malheurs de la famille Seignette.
Il faut tout d'abord savoir qu'à la fin du Moyen Âge, la religion catholique jouait un rôle prépondérant et décisif en Europe. Lorsqu'au début du XVIe siècle Luther et Calvin commençaient à contester l'autorité et la doctrine de l'Église catholique, et à propager leurs idées sur la Réforme, de nombreuses persécutions religieuses s'en étaient ensuivies et beaucoup de protestants qui couraient un grand danger dans le sud de l'Europe se sont réfugiés aux Pays-Bas.
Le 24 août 1572, un crucial et horrible événement s'est déroulé à Paris : le massacre de la Saint-Barthélemy. Pendant la nuit, presque tous les dirigeants des protestants ou réformés français – qui étaient surnommés « Huguenots » - ont été assassinés.
"L'exode des Réformés hors de France"
IEn 1598. un Traité – l'Édit de Nantes – a accordé aux protestants en France la liberté de conscience et, sous certaines conditions, la liberté de culte.
Pourtant, sous l'influence du cardinal de Richelieu, le roi Louis XIV a révoqué l'Édit en 1685. Les protestants étaient donc mis hors la loi ; par conséquent, des milliers de huguenots se sont enfuis vers d'autres pays européens.
Cornelis Pronk, un artiste néerlandais (1691-1759), a peint et dessiné de nombreux tableaux de paysages, de scènes de la vie quotidienne et des vues urbaines hollandaises. Ainsi, il a également immortalisé le quartier de l'Église Wallonne à Amsterdam. Ses peintures et dessins nous font remonter dans le temps, et nous permettent de nous faire une idée de cette époque.
Jetez un coup d'œil dans le quartier de l'Église Wallonne.
Est-ce qu'un culte va commencer bientôt ? Certaines personnes se dirigent vers l'entrée de l'église. D'autres se trouvent encore dehors, et sont en train de bavarder un peu. On voit également un homme de haut rang arriver avec son carrosse.
Actuellement, l'église se situe entre les rues « Oudezijds Achterburgwal », « Spinhuissteeg », « Kloveniersburgwal » et « Oude Hoogstraat ».
Mais pourquoi est-ce que nous vous racontons tout cela ? Puisque c'est dans ces petites rues étroites que nos ancêtres ont vécu et travaillé ! Vous vous demandez comment nous savons cela ? Lisez la suite !
Le 7 mai 1694
L'acte de mariage de Jean Seignette & Anne Guionneau
Le 16 janvier 1700
L'acte de mariage de Benjamin Seignette & Maria Houtingh
Le 11 mars 1703 L'acte de baptême d'Elie Seignette, baptisé le 18 mars dans la Vieille Église Wallonne (« Oude Waalse Kerk »).
Jean Seignette et sa femme Anne Gujonneau sont les parrain et marraine, ou témoins au baptême, de la part des grands-parents Élie Seignette et Élisabeth Perdriau.
Le creusement d'une tombe dans l'Église Wallonne. Nous voyons un fossoyeur creusant une tombe pour un enterrement qui aura lieu bientôt. C'est un enfant qui est décédé, des mères et des enfants assistent aux obsèques.
Des milliers de réfugiés français fuyaient vers les Pays-Bas. Ils se sont installés, entre autres, à Amsterdam et y cherchaient déjà bientôt des locaux où ils pourraient célébrer des cultes dans leur propre langue.
Deux siècles auparavant, en 1409, le « Paulusbroederklooster », un couvent catholique, avait été construit juste en dehors de la ville d'Amsterdam. Mais la ville avait rapidement grandi et en 1544 le couvent se trouvait déjà à l'intérieur des limites de la ville. En 1616, le couvent est muni d'une entrée supplémentaire, à la (rue) « Oude Hoogstraat ». L'illustration à droite nous montre le couvent tel qu'il était vers 1650.
En 1578, comme l'une des dernières villes des Pays-Bas, Amsterdam aussi devait renoncer à ses églises et possessions catholiques. C'est ainsi que, finalement, le couvent « Paulusbroederklooster » désormais appelé « Église Wallonne» (« Waalse Kerk ») a été mis à la disposition des réfugiés protestants francophones.
À la recherche du nom Seignette aux Pays-Bas, l'indication la plus ancienne que nous ayons pu retrouver est celle sur Jean Seignette à Amsterdam.
Son nom figure dans le livre : « A biographical dictionary of Dutch physicians and surgeons, 1475-1975 » du Docteur Professeur néerlandais L.A. Lindeboom.
Ce livre mentionne un compétent chirurgien lithotomiste français qui s'appelait Frère Jacques de Beaulieu. Un lithotomiste est un chirurgien spécialiste qui, par opération, extrait des calculs ou pierres hors de la vessie, ce qui était à cette époque une intervention chirurgicale assez risquée... (dans le livre, vous trouverez de nombreuses histoires atroces)… Ce Jacques donc s'était installé, temporairement, à Amsterdam, chez le chirurgien Jean Seignette!
Il nous semble presque évident que ce Jean Seignette était
originaire de la France et qu'il s'était, selon toute vraisemblance,
établi à Amsterdam ; quoi de mieux pour un visiteur français
que de loger chez un compatriote ?
Puis, le nom Seignette figure aussi fréquemment dans les
archives d'avant 1830 de la ville d'Amsterdam.
Ainsi, celles-ci livrent beaucoup de justificatifs de la présence
des Seignette aux Pays-Bas. Les données les plus anciennes
datent de 1694, l'année au cours de laquelle un certain
Jean Seignette se marie avec Anne Guionneau.
Quelques années plus tard, en 1703 et en 1705, le couple a été enregistré comme témoins de naissance de plusieurs enfants portant le nom de famille Seignette.
Il s'agit de Nicolaas Benjamin, Elie, Jean, Benjamin et Maria…
Serait-il qu'il y ait un lien de parenté entre eux et nous… ?
Ensuite, on a trouvé l'inscription du baptême d'un petit garçon dans le Registre des baptisés. Il doit avoir été spécial : son nom était Elie Seignette.
Ses parents étaient Benjamin Seignette et Maria Houtingh. Ce couple s'était marié un an auparavant, le 16 janvier 1700, dans l'Église Wallonne (la « Waalse Kerk ») à Amsterdam.
Le 22 juin 1701, leur fils aîné, Nicolaas Benjamin, est né.
Deux ans plus tard, le 11 mars 1703, ils ont eu un deuxième fils. Ce petit Elie, déjà mentionné ci-dessus, a été baptisé une semaine plus tard, le 18 mars, dans la Vieille Église Wallonne (« Oude Waalse Kerk ») d'Amsterdam. Le Registre des baptisés montre que ce petit garçon était un fils spécial dans les yeux de ses parents, puisqu'ils lui ont donné le nom de son grand-père : Elie ; le nom de ce grand-père, Élie Seignette, et celui de sa femme, la grand-mère, Élisabeth Perdriau, figurent dans l'acte.
Ces deux Français, Élie et Élisabeth, seraient-ils apparentés à notre famille ?
Alors, il faut tout d'abord se rendre en France pour savoir plus sur les Seignette de La Rochelle.
Pendant nos recherches dans les archives d'Amsterdam, nous y avons retrouvé une petite partie de l'histoire précitée sur les Seignette. Nous avons, en outre, découvert encore d'autres naissances dans les Registres des baptisés ; nous avons pu lire « qui s'était marié avec qui » dans les Registres de mariages ; nous avons trouvé des habitations dans des rues bien connues, avec informations sur les immeubles et terrains dans les Actes de vente de ces maisons ; et nous avons lu dans les Registres des enterrements de l'Église Wallonne sur les membres bien-aimés de la famille qui ont finalement été enterrés dans les cimetières là-bas.
Voilà nos découvertes, toujours incomplètes, jusqu'à l'an 1703.
Nous espérons pouvoir vous raconter bientôt plus de faits et d'histoires.
Plus tard, nous reviendrons également sur les sujets suivants :
•Qui était/est Petronella van Hutten ?
•Et qui était/est Anna Johanna Romano ?
•La maison avec terrain située à la (rue) « Oudezijds Achterburgwal »
•Le jardin et bâtiment à la (rue) « Plantage Middenlaan »
•La maison avec son terrain située à la (place) « Leidseplein », au numéro 2
•Abraham Mouchard
•Glaudina van Ceulen
•Agatha Helena Bakker, une fille de Cornelis Bakker qui était marin à bord des navires partant pour les Indes orientales néerlandaises
•Johannes Andreas Seignette, le père de Benjamin Egbertus Cornelis Seignette, et le grand-père de P.F. Seignette qui était docteur (médecin généraliste) à Heemskerk (Pays-Bas)
Ces sujets couvrent une période de plus de 100 ans d'histoire… et exigent des recherches plus approfondies… ainsi que du temps…
Nous demandons donc à nos chers lecteurs encore un peu de patience.
Pourtant, nous savons déjà la fin du présent chapitre « à Amsterdam » ; nous nous retrouvons alors en l'an 1807.
Le 26 juin 1807, Benjamin Egbertus Cornelis Seignette se marie avec Jacoba Adriana Zaal, à Amsterdam. Benjamin avait reçu le baptême catholique à Emmerich en Allemagne, le 14 novembre 1779. C'est selon toute probabilité la raison pour laquelle, ultérieurement, notre branche de la famille n'a que des descendants catholiques.
Le 26 juin 1807 L'acte de mariage de Benjamin Egbertus Cornelis & Jacoba Adriana Zaal.
Avec nos remerciements à Peter
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